Humanisme & Mindfulness - 11, 12, 13 septembre 2015

Les enseignants heureux vont changer le monde

13 Sep 2015
10:30
Atelier

Les enseignants heureux vont changer le monde, Thich Nhat Hanh.

Mes années d’enseignement de la pleine conscience dans les écoles bruxelloises durant le temps scolaire, tous publics confondus, m’ont appris que celle-ci ne s’ « enseigne » pas : la graine est déjà là, et selon les mots de Thich Nhat Hanh, un bon enseignant touche la graine, lui permet de s’éveiller, de germer et de grandir.

Nous pouvons bien sûr utiliser des « outils » de sensibilisation à la pleine conscience (teaching mindfulness) ; ceux-ci ne deviendront cependant des vecteurs d’éveil que s’ils sont incarnés par un enseignant qui porte la dimension consciente et présente d’écoute et de bienveillance (mindful teaching), favorisant chez l’élève le goût et l’aptitude à la connaissance de soi, à l’apprentissage, au partage et au bien-vivre-ensemble.

Cette dimension de bienveillance est souvent malmenée tant dans le coeur de l’élève – et les relations entre pairs – que dans la mission de l’enseignant trop exigeant envers lui-même, voire démotivé et épuisé. Une graine parfois si peu arrosée dans les manuels, les classes, les cours de récréation, les salles des profs…

Enseigner précisément à partir d’un socle de « savoir-être », d’une attitude intérieure qui rayonne et porte cette dimension de bienveillance, c’est transmettre aux élèves, au-delà des essentiels savoir-faire, une profonde ouverture à notre humanité.

Là me semble aujourd’hui le défi de ce projet pionnier au sein des écoles : non seulement initier par l’expérience les élèves à la pratique de la pleine conscience dans toutes les occasions de la vie (scolaire, familiale, amicale…) mais aussi ouvrir les enseignants à ce précieux savoir-être et les y accompagner. Et au-delà de la classe, dans la formation continue et dans celle des futurs enseignants. Tout est à créer. Dans la joie. « Notre mission d’enseignant est d’être heureux pour construire ensemble une humanité digne et heureuse. » (Thich Nhat Hanh)